vendredi 12 juillet 2013

Mes motivations pour la lutte anti-diesel, l'alternative électrique : réponse à un anonyme (3/3)

Ce message est l'occasion de rappeler que vos commentaires sont les bienvenus, car ils peuvent s'avérer très constructifs.

 À reporter des articles, puis à rédiger des chroniques apériodiques, j'avais presque perdu de vue que : 
-Tout le monde ne lit pas l'ensemble de mes articles pour les apprendre par cœur, 
-Il est difficile de se contenter du «à propos de moi» pour comprendre de quel point de vue je m'exprime.

Et maintenant...faite place au match du siecle !! Le combat des titans : le véhicule à allumage commandé (communément appelé «essence») ultra-dominateur, face au véhicule électrique, méga-prometteur !

Quel place pour l'alternative électrique ?


Faire du 100% électrique : oui mais....

Le véhicule électrique est une alternative séduisante....mais remplie d'illusion chez le commun des mortels. Pourtant, le passage au tout électrique en France est «technico-économiquement» réalisable, et même intéressant dans certains scénarios (le hasard a voulu que l'auteur les ait classé du plus au moins intéressant).

Les autres tares du véhicule électrique 

Jean-Marc Jancovici l'a évoqué dans son article, le véhicule électrique a aussi besoin de pétrole pour être fabriqué, ne serait-ce que pour les pneus et les composés en plastique auxquels il recourt. Mais que dire des réserves de Lithium ? Il est vrai qu'un vrai progrès (mais est-il nécessaire ?) sur la batteries passera par un changement radical de technologie (certains pensent aux graphène). Le véhicule électrique se berce alors des mêmes espoirs (ou illusions ?) que les véhicules thermiques sur les agrocarburant de deuxième voire de troisième génération (les fameuses «algues»). 

J'ai parlé des batteries ? J'ai oublié le moteur. Thermiques ou électriques, les moteurs devraient pâtir du pic des métaux dans le courant du siècle, ce qui entraînera au moins une hausse des coûts de fabrication. Mais le véhicule électrique est plus vulnérable. Tout comme les nouveaux outils de production d'électricité renouvelable, les véhicules électriques sont très gourmands en terres rares. S'il n'y aucun soucis à se faire sur leur déplétion*, Il faut s'inquiéter de la plausibilité d'exploitation de leurs mines, dans un monde contraint en énergie.

Quelle est la meilleure alternative ?

Le point de vue du peuple

L'essence pâtit de son image de moteur thermique, «donc forcément sale, cracra, etc...». Mais le monde est avant tout pragmatique, avant d'être logique. L'essence représente plus de 90% des véhicules thermiques légers. Car tout le monde n'est pas aussi riche qu'en Europe...De même, les écologistes ont trop vite enterré le moteur à allumage commandé, cherchant le salut exclusivement dans l'électrique (l'hybride à la limite, le temps d'une transition du moins), la pile à combustible, et même l'air comprimé (pourquoi pas le solaire tant qu'on y est ? Il existe bien des prototypes [très] spéciaux...). Les motoristes (que j'ai rencontrés), propose simplement d'ouvrir les yeux. 

Le point de vue des motoristes

Regardez les véhicules diesel d'aujourd'hui, et comparez-les à ce qui se faisait jusqu'au tout début des années 90. Quelques milliers de milliards de dollars** ont «suffit» à les métamorphoser : dans certains cas, sur le papier, ils ont désormais des caractéristiques très proches de leurs homologues essence (presque aussi puissants, presqu'aussi performants à cylindrée comparable ou à gamme de modèle similaire), et le surcoût est contenu***. Amis diésélistes, non je ne vous flatte pas, je regarde juste les chiffres (le «sur le papier» a toute son importance). Je sais bien que le monde réel ne vous a pas rendu vos promesses déchues. N'oubliez pas non plus quel est le prix à payer pour ces performances.

Maintenant, ces motoristes vous diront «Nous sommes allés au bout de ce que nous savons faire pour améliorer les moteurs diesel, tant sur le performance, l'agrément et leur dépollution». Certains ont exprimé un début de résignation face aux prochains chantiers de type norme Euro 7. Le message porté lors de ces rencontres, plus ou moins explicitement (y compris un ingénieur de chez PSA, si si je vous jure !!) est «il est temps de revenir au moteur essence, [que nous avons trop délaissé d'ailleurs]». En effet, que ce serait-il passé si tout ou partie des ces milliers de milliards avaient été alloués aux moteurs essences ? 

Le point de vu des experts indépendants.

Il peut être résumé par les travaux de Dominique David, du CEA, dont vous pouvez trouver une présentation ici. Puisque les véhicules électriques sont aussi sujet à des émissions de CO2, regardons si elles sont toujours systématiquement inférieurs à celles des véhicules thermiques (essence en particulier, le modèle Français n'étant techniquement pas généralisable à des échelles régionales). Oh surprise ! Il y a bien des cas où les véhicules thermiques émettent moins que les véhicules électriques, à technologie actuelle ! Or il n'y a pas que les VE qui ont un fort potentiel d'amélioration. Les véhicules essences, hybridés ou non, aussi. Le fameux «2L/100km» de notre ministre n'est pas une chimère, même à court terme. Pas une chimère technologique du moins. La question est ailleurs (politique, réglementaire, économique, voire sociale).

Ma conclusion

À l'échelle mondiale, véhicules essence et véhicules électrique se valent pour faire face aux défis de l'humanité du XXIème siècle (réchauffement climatique, pics de ressources...). Mais tous deux posent de vraies questions sur la viabilité de la mobilité telle que nous l'envisageons aujourd'hui (en particulier en occident). Pourquoi tout simplement ne pas changer radicalement de perspective


*(paradoxal, non ? Pas lorsque l'on connaît l'origine de leur nom).

**Cela parait beaucoup, mais je peux vous assurer qu'il n'y a pas d'erreurs dans les ordres de grandeur.

***Notons que sur le papier, il reste toujours un monde entre le brio des moteurs essence et celui des moteurs diesel, pas de miracles de ce côté-là.

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