vendredi 1 juillet 2011

Lire entre les lignes une plaquette de l'ADEME

Depuis la triste affaire dénoncée par Autoplus, on a toutes les raisons de se méfier de l'ADEME lorsque l'on parle pollution automobile. Et pourtant, dans cette dernière publication, même avec le très orienté commentaire de l'ADEME (on lit entre les lignes "le diesel, un moindre mal"), on peut voire apparaître une curieuse réalité pratique.

Il y a bien CO2 d’une part, pollution d’autre part.

Je ne répèterais jamais assez ce type de comparaison, mais comme le rappel Caradisiac, une Lamborghini Murcielago pollue moins qu’une Smart City Coupé CDi (comprendre diesel). Car la différence de pollution n’est d’ordre quantitatif mais QUALITATIF. Rappelons une énième fois (désolé pour les habitués…) que le CO2 n’est pas le seul polluant émis par une automobile, puisque comme le rappelle l’article à juste titre, ce n’est pas un polluant du tout. S’il y avait autant de CO2 dans l’air que – au choix – d’oxydes d’azotes, de dioxyde de souffre, sulfure d’hydrogène – de microparticules, la vie sur Terre nous serait tout simplement impossible. Or vous avez remarqué quelques polluants qui sont de fait spécifiques aux véhicules diesel.


Quand la théorie est mise à mal par la pratique…

Les véhicules diesel émettent légèrement moins de CO2 que les véhicules essence à puissance égale…Roulons donc au diesel ? Tout D’abord, jetez un œil sur le classement des 10 véhicules les moins émetteurs de CO2 des deux catégories. Notez au passage que les deux classements se terminent à 103g/km. Remarquez alors que les boîtes à chaussures trustent les premières places côté diesel, mais se retrouvent en milieu de tableau côté essence, dépassées par des berlines autrement plus confortables. Le peu d’artifices trouvé par PSA avec son système e-HDi ne lui permet pas de faire aussi bien que l’hybride de Toyota ou Honda. Conclusion intermédiaire, si vous voulez un certain confort mais que vous tenez au méchant diesel, votre véhicule ne se trouvera pas dans ce Top10. On peut presque conclure (presque car ce tableau n’est pas du tout représentatif de l’offre et des parts de marché) qu’il est plus facile de trouver son bonheur de véhicule à faible émissions de CO2 dans le tableau essence (de la citadine à la berline en passant par la sportive) que côté diesel.


Une Smart….Cdi ?

Laissez-moi développer l’assertion avouée de l’ADEME, « Le choix d'une motorisation diesel pour une citadine n'est pas forcément pertinent ». Disons-le franchement, une Smart Cdi, c’est un peu comme une paire de basket à talons, ou pour être plus parlant comme un laptop à écran 27 pouces. On porte des baskets pour une pratique sportive (tennis, course à pied). Aussi, personne n’aurais l’idée de s’acheter des baskets à talon, clairement inadaptées, même si elles seraient plus jolies à voir. De même, l’interêt d’un ordinateur portable est qu’il soit, dans une certaine mesure portable. On doit donc choisir entre avoir un usage confortable (grand écran, performances, etc) et un usage « en toutes situations » (autonomie énergétique, donc faible consommation, donc performances réduites, mais aussi mobilité). Un PC portable d’un écran de 27 pouces consommerais au mieux 300W, et peserait plus de 10kg, autant dire que l’on n’est pas près d’en voir au catalogue, et pourtant ?

Il existe bien des Smart Cdi. La Smart est la citadine par excellence. Or s’il y a une chose dont les moteurs diesel ont horreur, c’est d’une la miniaturisation (voir mon article sur l’analogie avec les transformateurs, qui montre à quel point le moteurs diesel deviennent méchant quand on les fait de plus en plus petit…), de deux, « la ville ». À l’heure où l’on a investi des millions de milliards d’euros pour permettre au diesel d’accéder au marché des véhicules légers, on ne peut aller contre une constante, une dégradation accélérée en utilisation urbaine. Cette dernière entraine une exploision des taux de pannes puis du moteur pour les plus acharnés, de quoi faire oublier la consommation excessive. Rappelez-vous que les chiffres officiels de consommation et d’emissions sont très « optimistes », en particulier pour les diesels où il est très facile de tricher. Car les véhicules modernes ne sont pas optimisés pour une utilisation « réelle » (route, autoroute, ville, champs, ce que vous voulez..), mais pour suivre le diagramme européen.
Autant dire que vous n’êtes pas prêts de reproduire les chiffres de consommation annoncés !



Gratter des points sur le bilan CO2 des transports, à quel prix ?

Il faut retenir deux chiffres. 31,5 milliard d'euros : c'est ce que coûte les méfaits du diesel à la sécu. Bien sûr, on ne compte pas les 16,5 millions d'incapacité journalières que le diesel induit en France, 16,5 millions de journées de travail perdues, sur le compte de l'activité économique. Le manque à gagner est comparable à ce que rapporte la journée de solidaité. Comment peut-on être contre cette journée et dans le même temps cautionner le diesel qui fait partir la même somme en fumée ?

Puis il y a 300 000. Un chiffre moins impressionnant, hein ? Mieux, il est récent. Il est en application depuis le début du moins. 300 000, comme 300 000 euros d'amende...par jour. Une amende infligé par Bruxelles à la France pour non repect des seuils de pollution dans ses grandes villes, puis pour être exact, pour avoir envoyé baladé Bruxelles après injonction.

Ces 300 000 euros que nous payons, nous contribuables Français, c'est à cause de certaines personnes de notre entourage, qui peuvent être nos collègues, nos voisins, qui roulent au diesel. L'idée n'est pas d'aller leur taper sur la tête (même si c'est très tenant, 300 000euros par jours, 30 milliard de dépenses pour la sécu...)(et oui, il n'y a que les sous qui font régir dans ce monde, pas les malades ni même les morts !), il faut avant tout leur parler. Leur parler du problème, des risques pour leur santé, de la mauvaise affaire économique, de tous les à-côté comme cette amende record, bref, leur parler de ce blog.

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