jeudi 21 juillet 2011

 Y a-t-il un rapport entre l’industrie de la viande et l’industrie des véhicules légers diesel ?

C’est un truisme. Nous savons qu’il se passe des choses pas très nettes dans l’industrie de la viande (le fait de pouvoir parler d’industrie est un indice fort), mais nous en faisons complètement abstraction. Abstraction ou « oubli et refoulement car ça nous arrange » ?

N’étant pas un spécialiste de la question, j’ose à peine paraphraser ces documents intéressants, alors que tout autant que les articles de ce blog, ces documents doivent être vus par le plus grand nombre. Cela est peut-être plus vrai qu’en ce qui concerne le diesel, car nous sommes plus nombreux à être susceptible de manger de la viande que de rouler au diesel.

Alors je vous propose les résumés tirés du site sur lesquels ils sont publiés, plusconscient.net :

http://plusconscient.net/developpement-durable/47-francais/225-bidoche-lindustrie-de-la-viande-menace-le-monde
Dans cette interview, Fabrice Nicolino, auteur du livre "Bidoche. L'industrie de la viande menace le monde" expose les faits induits par la consommation de viande, qui est en forte expansion dans le monde. La présentation du livre commence ainsi: "Je crois savoir ce que manger veut dire. Mais je dois ajouter que, chemin faisant, j'ai changé d'avis et de goût. Derrière une côte de boeuf, j'ai fini par voir un boeuf. Derrière un gigot, un agneau ...". Dans l'Union Européenne, 70 % des surfaces cultivées servent directement ou indirectement à la production de viande. Lorsque l'on sait que pour produire 1 kg de viande de boeuf il faut 8 à 10 kg de céréales, on peut avoir un ordre de grandeur du gaspillage, explique Fabrice Nicolino. Sans la culture du soja, qui se fait en majeure partie outre-atlantique, et qui est une des causes de la disparition des forêts tropicales, la production industrielle de viande s'effondre ! Chaque Français utilise 659 m2 de terre, ici ou ailleurs, pour la production du soja requis pour satisfaire sa consommation de viande. Il apparaît clairement que la préservation de la planète ne se fera pas sans une forte réduction de notre consommation de viande, conclut Fabrice Nicolino.

http://www.franceculture.com/emissions/nid/4091221
Emission continent science, Dictionnaire horrifié de la souffrance animale. PAs
http://plusconscient.net/developpement-durable/47-francais/120-les-impacts-environnementaux-de-la-consommation-de-viande
Claude Aubert, auteur de "Faut-il devenir végétarien ?", s'exprime de manière modérée sur la question, en concluant plutôt à la nécessité de modérer sa consommation de viande, de viande rouge en particulier, laquelle favorise le cancer et augmente le risque de maladies cardio-vasculaires. Les chiffres présentés par Claude Aubert sont frappants: pour produire 1 kg de protéines animales, il faut 10 kg de protéines végétales. 40 calories végétales se traduisent en 1 calorie animale. Au niveau planétaire, l'élevage est responsable de 18 % de l'effet de serre, ce qui excède la part du trafic automobile. En même temps, la consommation mondiale de viande ne cesse d'augmenter.


Si les automobilistes ont des échos imprécis des méfaits du diesel (particules et maladies respiratoire ou asthme, voilà ce qu’ils en retiennent), ils n’ont que trop l’impression que cela est au moins compensé par de meilleurs chiffres sur le CO2, puisque leur télé, leur radio, leurs journaux et leurs constructeurs automobile le dit. C’est oublier que nous sommes avec le groupe Volkswagen les principaux motoristes pour diesel VL).  Autrement dit, si l’on vend plus de moteurs que nous amis Allemands, y compris à Ford, Nissan et j’en passe, PSA et Renault s’en porte mieux, donc notre PIB aussi. Donc on ne va pas prendre le risque de décourager le consommateur,
Pour les non-automobilistes, c’est pire. « Essence, diesel, y a une différence ? » , voilà la question typiques qu’ils se posent en découvrant ce site. Autant dire que tout est à faire sur le travail de sensibilisation.


Pour résumer l’importance de parler – ne serait-ce que ça – de ce blog, jetez un œil à cette sélection de podcasts sur l’élevage moderne et ses dérives, et analysez votre réaction. Vous comprendrez alors qu’il est important que nous soyons plus nombreux à ne serait-ce que lire cet article…

jeudi 14 juillet 2011

Le nucléaire, pire que le diesel ?

Je tiens à m’excuser d’avance pour cette intro très journalistique. Aussi les lecteurs les plus sérieux et les plus pressés peuvent passer directement au troisième paragraphe.

Méconnus jusque très récemment, et donc sous-estimés voire négligés par opinion publique, les tsunamis ont décidé de faire parler d’eux et de revenir en force sur la scène médiatique. L’objectif est simple, devenir le phénomène météorologique le plus marquant sur Terre, et entrer dans les meurs comme l’ont fait certains de ces confrères. Ne parlait-on pas dès lors de tempête médiatique ? Il faudra parler à terme de déferlante dans les médiatique, de vague médiatique ou carrément de raz-de-marée ou de tsunami médiatique.

Après l’essoufflement de la campagne médiatique dans l’océan Indien, les tsunamis ont décidé de frapper fort, durablement, efficacement. Ne plus s’en prendre aux pauvres, dont la misère émeut de moins en moins dans un monde qui se libéralise à outrance, mais directement aux riches. Pour la durabilité, l’attaque devait porter sur une centrale nucléaire, Tchernobyl est une très bonne indication en termes d’efficacité et de durabilité sur ce type de cible (on fait tout un plat sur un « simple accident ».) Ce plan échafaudé, il n’y avait plus qu’à passer à l’attaque. Ce fut chose faite au Japon, en mars 2011, du fait des conditions favorables (île au bord d’une plaque tectonique, avec des centrales nucléaires sur le bon littoral, etc etc…


Remise en place concernant le nucléaire

L’attaque des tsunamis a été « un succès », puisque désormais on parle beaucoup voire trop du nucléaire, et pas plutôt dans le sens de « se débarrasser de ce problème » que de poser le problème de manière réfléchie. Une fois de plus, les média ont su joué de l’émotion et de la méconnaissance du nucléaire qu’ils partagent avec le public, pour « faire leur métier » (articles, reportages, émissions, etc…). En faisant leur métiers, ils nous détournent du problème principal, qu’avait visiblement très à cœur la France, mais qui est directement liée : réduire nos émissions de CO2. En France, on fait preuve d’excès de zèle sur la question. Pour conclure sur la partie purement nucléaire, je vous invite à lire ce questionnement
sur le nucléaire, en tant qu’activité industrielle (et donc à risque), et en tant que moyen de production d’énergie. Cette dissertation très intéressante est également disponible en rétrolien.

Après avoir lu cette réflexion très bien construit, vous devriez en principe ne plus avoir envie de lire la suite de cet article, car vous trouverez les autres publications de Manicore autrement plus intéressantes ! Passons. En partant du principe qu’il n’y en a parmi vous qui se sont découragés en voyant la longueur de l’autre article, qui ne savent pas ce qu’est un rétrolien, où qui s’impose une lecture méthodique (« je ne dois pas sauter d’un article à l’autre, mais les lire entièrement les uns après les autres »), pour résumer, en partant du principe qu’il me reste un lectorat, voici la suite.

Petit poème (pour vous inciter à revenir sur mon site après la lecture de cet article...)

Comme je le disais précédemment, la France n’a pas de conscience écologique. En fait, elle a juste une vocation de sauver le monde, malgré sa position bien méritée dans l’OCDE. Et tout le monde sait que le vrai danger, c’est le réchauffement climatique. La France se pare donc de soixante réacteurs nucléaires  pour non seulement produire de l’électricité avec le moins de CO2 possible, mais aussi et surtout pour en vendre à nos voisins européens pour qu’ils n’utilisent pas leur centrales à charbons, ni leurs éoliennes car en France on sait bien que qui dit 1kWh d’éolienne en dit 3 à 4 de centrales thermiques.

Mais la France, a fait encore un plus gros sacrifice. Elle a décidé de sacrifier en silence sa population pour la cause du climat. Trop bonne et généreuse, elle ne veut pas punir sa population. Elle a encore de profonds regrets sur l’époque où elle a imposé une limitation de vitesse sur ses autoroutes, et qu’il a même, au plus fort du choc pétrolier, interdit à ses protéger de rouler certains jour de la semaine. Désormais, la France envoie à l’abattoir ses propres concitoyens, en envoyant de la musique classique au passage de la hache décapitant ou du « bain » électrique, pour que cela soit sans douleur sur ses pauvres petits concitoyens.
La musique classique, c’est ce qu’on appelle l’écologie [mais qui n’en est pas forcément, NDA], qui est en fait une immense manipulation consistant à amalgamer pollution et CO2, même mieux, à réduire la pollution au CO2. Comme la France sait que ses concitoyens veulent toujours des véhicules de plus en plus confortables et de moins en moins chers, et sait aussi que c’est totalement impossible, elle a rajouté un air de pipeau sur sa musique classique. Cet air de pipeau, ce sont les quinze centimes magiques. Oui, c’est fameux quinze centimes magiques qui rendent le diesel moins chère à la pompe que l’essence. Cet air de pipeau est la clé du succès de l’air de musique classique qui mène les Français à l’abattoir. « Moins cher à la pompe, moins cher tout court » se disent-ils, sous l’étourdissement de la musique douce et posée qui précède la hache.

Alors les Français se rendent d’eux même à l’abattoir. Il le faut. Car d’une, les méchants véhicules essence émettent plus (il ne faut pas dire « à peine », c’est presque décourager les Français !) de CO2, ce qui inacceptable pour la France qui veut sauver le climat et donc épargner le moindre gramme de CO2. Il faut même tricher sur les partitions de pipeau, j’ai nommé les notes « écologiques » des véhicules (A, B, C, D, etc…) concoctées par l’excellent compositeur de musique classique ADEME, pour décourager une fois de plus l’utilisations des alternatives que sont l’essence, le GPL , l’électrique etc...Électrique aussi car la France sait qu’un véhicule électrique mondialement médian émet plus de CO2 qu’un véhicule diesel [et oublie qu’un véhicule médian « Powered By EDF «émet 4 fois moins au pire, c'est-à-dire même en comptant sa fabrication et son recyclage, NDA]

De deux, en se rendant à l’abattoir, les Français seront moins nombreux, ce qui fera moins de véhicules sur les routes, et donc autant de CO2 évité. La France sait que le diesel ne tue pas que des automobilistes, qu’ils soient diésélistes ou pas, mais aussi les piétons, les cyclistes, voire ceux qui ne se déplacent pas du tout. Mais la France ne s’en réjouit que de plus belle, car trois vies de moins, ce sont les émissions d’un véhicule électrique « Powered By EDF » de moins ! Car un humain peut émettre jusqu’à 30g de CO2 au kilomètre, ce qui est intolérable, et il continue d’émettre lorsqu’il ne se déplace pas [Une fois qu’il est mort aussi, NDA, mais ça la France ne le sait pas...]

Le deuxième sacrifice que fait la France sur l’hôtel de la lutte contre le changement climatique, c’est sur son bilan financier. Les abattoirs coûtent cher à la France, et tuer ses habitants qui ne peuvent s’empêcher d’émettre du CO2 fait qu’elle gagne moins d’argent, mais c’est le prix à payer pour sauver le monde. Voilà le pourquoi du nucléaire et du diesel en France.

Conclusion

Beau poème n’est-ce pas ? C’est entre autre pour cela que je n’ai pas fait d’études de lettres. Quoiqu’il soit, il faut reconnaître que ce poème sonne faux.

Il sonne faux…Et pourtant, il y a beaucoup de vérités dans ce poème (communication sur l’écologie et le CO2, notation de l’ADEME, l’image de abattoir, les 15 centimes magiques…), qui n’est qu’une version imagée de la réalité. Que se passe-t-il avec le diesel en France, ou dit autrement, comment se fait-il qu’un pays avec des atouts extraordinaire comme son parc nucléaire, son parc hydroélectrique (les deux sont clairement des atouts, RTE, le premier intéressé, en sait quelque chose ; votre porte-monnaie aussi d’ailleurs) puisse faire un tel gâchis avec le diesel ?  Dans les deux cas, on parle d’énergie, mais il y a d’un côté le bon exemple, que l’on critique et que l’on décrie suite à un choc émotionnel, de l’autre, une réalité silencieuse, scandaleuse, alarmante et révoltante (tout ça à la fois), et personne ne semble s’en émouvoir.

Si l’exception Française du nucléaire n’est objectivement pas critiquable en soit, l’exception Française du diesel, elle nous est très dommage, sans pour autant être publiquement remise en question.

jeudi 7 juillet 2011

Le tabagisme, pire que le diesel ?

Je lance ici une série de trois articles "à priori hors sujet", à priori seulement car en relisant mon article d'introduction, qui rappelle que le problème du diesel se place dans un cadre à expliciter, on comprend aisément la pertinence même de ce type de publications.

Pourtant, j'irais jusque très loin dans mes digressions. Oser rapprocher nucléaire et diesel, en particulier quand on n'est pas anti-nucléaire n'est pas un exercice simple. De même parler de la viande sur un blog contre le diesel a de fortes chances de me discréditer…si l’on s’arrête au titre.


Même en France, le diesel fait « moins bien » que le tabac ?

60 000 morts par ans, sans compter les approximations qui on tendance à sous-estimer la réalité. Voilà le triste bilan du tabagisme en France. Dans le monde, c’est près d’un demi-million de personnes qui en meurent chaque année.

Pourtant, le diesel se démène pour se faire remarquer en France. (Plus de) 40 000 par an dont des milliers par cancers et par maladies respiratoires comme le tabac, ce n’est pas rien. Certes, cela ne rattrapera pas le bilan mondial du tabagisme, puisque le diesel est une exception française, mais il montre une chose : c’est un phénomène de mode qu’il n’est vraiment pas souhaitable de reproduire ailleurs. Ne serait-ce que parce que les dépenses de santé liées au diesel coûtent cher, comme vous le verrez plus loin dans cet article.

Étude comparative : bilans gains/dommages causés

Certes, même en France, le diesel tue moins que la cigarette, mais il fait plus mal sur toutes les autres considérations sanitaires, voire économiques. Comme je n’ai pas envie de me lancer dans une étude approfondie sur l’impact du tabagisme, je me limiterais à deux considérations qui, pardonnez-moi, sont asses cyniques.

Bilan du tabac

Côté tabac, la forte taxe sur la vente de tabac permet à peine de compenser les dépenses de soins et de santé, comme l’article en rétrolien. Mais dans ce calcul, on oublie allègrement deux hypothèses :
-Ces maladies se développent sur des personnes de plus de 40 ans pour être large, sans doute plutôt vers les 60 ans même je dirais. Comme la population des fumeurs est à peu près représentative de la population totale, cela sous-entends que ce sont des personnes qui ont contribué en grande partie au système de santé, qui ont versé des sous à la sécu, quoi.
-Lorsque les traitements échouent, ce sont des personnes à qui on n’aura pas à payer de retraites…Je précise d’emblée que l’observation n’est pas de moi, mais d'un certain nombre de personnalités du domaine, à commencer par le PDG d'une marque de cigarette dont je tairais le nom (enfin les noms, l'un permettant de retrouver l'autre.). Mais après tout, il se trouve qu’il existe des fumeurs centenaires en bonne santé, comme quoi…

Bilan économique du diesel

Quoique l’on dise, le diesel est imbattable là-dessus. Tout d’abord il faut rappeler que le diesel est le seul carburant proposé en France avec un bilan sanitaire quantifiable. Alors il faut de comparer notre parc actuel à un parc « zéro diesel » (c’est presque l’hypothèse de base des études d’impact sanitaires de l’AFSSET).
Ce faisant, on remarque d’emblée qu’il y a un manque à gagner dans les recettes : -15cents au litre, dans un pays consommant plusieurs kTep de carburant, ça fait mal.
Ensuite : côté dépenses de santé, le diesel coûte à l’Europe plus de trente milliard d’euros par an ! Pas étonnant que nous payons une prune de 300 000€ par jour, pour non respect des normes antipollution. Une chose est certaine, Tout le monde ne peut se permettre de tels extras que se permet la France, qui campe sur ses positions (i.e qui ne fait rien pour limiter le parc de VL diesel alors qu’elle participe grandement aux 30 milliards et qu’elle vient de se prendre une amande record).


Bilan sanitaire

En dehors des maladies respiratoires qu’il provoque de la même manière que le tabac, le diesel a l'orignalité d'être aussi la cause de maladies cardiovasculaires, et d’une extraordinaire prédisposition à l’asthme et aux bronchites chroniques. Donc, même si les études les plus importantes, notamment les études de l’AFSSE en France, se concentrent sur les morts (en ne s’intéressant, pour limiter les effets stochastiques, à une population de 30 ans ou plus), d’autres études permettent de mesurer ces impacts scandaleux sur les plus jeunes d’entre nous, et donc vos enfants. Je rappelle au passage qu’une automobile est une vraie passoire : à 20 km/h, vous êtes toujours susceptibles de respirer vos propres gaz d’échappement. Amis diésélistes les plus optimistes, ne comptez pas sur le Stop & Start de votre C3 HDi flambant neuve pour vous sauver de votre propre empoisonnement.

Meurtres ou suicides ?

En parlant d’empoisonnement, s’il n’y que quelques pour-cents des victimes du tabac qui sont des fumeurs passifs, côté diesel, c’est l’inverse. D’un côté, vous avec le gars qui se fait Harakiri et quelques fois, il y a quelqu’un qui a le malheur de se trouver derrière, de l’autre, vous avez le tireur fou qui débarque dans une salle de classe, une banque, un hôpital, qui tire à vue et qui finit (on ne sait pourquoi) par se suicider….ou pas. C’est exactement cette image qu’il faut avoir en tête en comparant les victimes de ces deux boucheries humaines. La pollution atmosphérique est, comme le suggère son nom, essentiellement subie.

Portrait robot des victimes

Vous êtres nombreux à vous imaginez « 4000 morts dans les accidents de la route, c’est 4000 automobilistes qui meurent chaque année ! » Eh bien non. Ce chiffre est presqu’équitablement réparti entre les automobilistes, les motards, les piétons et les cyclistes. Il en est de même pour le diesel. Les premières victimes sont les diésélistes, viennent ensuite les autres automobilistes (ceux qui roulent à l’essence, les GPListes (comme quoi le diesel leur est plus dangereux que la bombonne de gaz qu’ils ont dans le coffre), à l’électricité ou à l’hybride (qui sont pourtant assis sur une bombe chimique, comme on se plaît à l’ignorer dans le grand public).


Puis bien sûr les motards et les cyclistes (surtout les cyclistes, qui doivent ventiler davantage car ils sont leur propre source motrice), et bien sûr les piétons en tout genre (ce n’est pas parce que bébé est dans sa poussette et n’est pas non plus, au sens du code de la route (article R412-35) considéré comme piéton qu’il n’est pas concerné…il l’est d’ailleurs plus que ses piétons de parents, comme vu ici).


Et puis, comme le diesel ne fait pas de jaloux, il fait profiter aux riverains (même s’il se cloisonne pour ne jamais devenir usagers de la route !) et enfin au non riverains. L’étude épidémiologique montre que le taux d’exposition, et donc la surmortalité liée au diesel à considérer en France, est de 1,01. Cela est possible en partie grâce COV que libèrent les véhicules diesels (Composés Organiques Volatils, dont font parties les microparticules, qui restent en suspension pendant plusieurs semaines et peuvent voyager sur plusieurs centaines de kilomètres, nos voisins européens nous disent merci !). De ce fait, même au fin fonds de sa campagne reculé, un Français à peu près 1% de chance de mourir des causes du diesel. Ça m’a paru beaucoup lorsque j’ai lu ça dans ce même rapport de l’AFSSE que je cite régulièrement, jusqu’à ce que l’INSEE me rappelle qu’il y a 600 000 décès par an en France.


Bilan des impacts

Pour résumer, par rapport au tabagisme, le diesel vole l’État (il rapporte moins qu’une solution à zéro de coût sanitaire, si c’est pas du vol, ça !), tue plus jeune (et re-défroque l’état en le privant d’une partie de ses contribuables), tue en fait moins efficacement et donc laisse pleins de malades (qui sont une vraie plaie pour les caisses de la sécu, notamment les cancéreux et les malades chroniques…), et pour finir nous fait porter le bonnet d’âne (nous sommes le seul pays à avoir été poursuivi pour non respects de la qualité de l’air dans nos villes, nous avons subi des injonctions, répondu hypocritement sous la menace, rien fait de sorte que l’on se paie une amende…) nous volant une dernière fois au passage. De plus il ne tue pas par suicide (on peut objectivement considérer le tabagisme comme une forme de suicide), mais par meurtres. Chaque année en France, ce sont des dizaines d’homicides involontaires (sont-ils vraiment involontaires ?) perpétrés par une vingtaine de millions de diésélistes. Petite image pour la route (hihi !) C’est comme si chaque semaine, 1200 collèges en France décidait de mettre à mort une personne, prise au hasard dans la population.

Bilan « moral »

Et tout ça, le diesel le fait dans un parfait esprit « gentleman ». Pour certains encore, avec toute cette communication sur le CO2 qui écrase le reste des préoccupations environnementales, le diesel a même une image écolo. Que voulez-vous ! Je ne sais pas ce qui est le pire entre peindre les logos des moteurs diesel en bleu ou – comble du comble – en vert (si si, j’ai déjà vu des logos HDi verts !!!) ou payer directement des gens qui achètent des véhicules diesel neufs (un véhicule diesel est à modèle et puissance égale, plus lourd que son homologue essence !! Je le précise car la construction d’une auto neuve coûte 5 tonnes de CO2 par tonne de véhicule construit, ce que visiblement, le bonus écologique ne prend pas en compte…), et l’on en taxe d’autres qui s’achètent des sportives (donc recherche de performances, donc essence, « double donc » plus légères). Mais j’aurais l’occasion d’en dire plus sur cette obsession du CO2 dans mon prochain article.

Après cela je ne vous demanderais qu’une chose. Si vous ne blâmez pas les diésélistes, alors ne blâmez pas non plus les fumeurs, car vous n’aurez aucune raison de le faire.

vendredi 1 juillet 2011

Lire entre les lignes une plaquette de l'ADEME

Depuis la triste affaire dénoncée par Autoplus, on a toutes les raisons de se méfier de l'ADEME lorsque l'on parle pollution automobile. Et pourtant, dans cette dernière publication, même avec le très orienté commentaire de l'ADEME (on lit entre les lignes "le diesel, un moindre mal"), on peut voire apparaître une curieuse réalité pratique.

Il y a bien CO2 d’une part, pollution d’autre part.

Je ne répèterais jamais assez ce type de comparaison, mais comme le rappel Caradisiac, une Lamborghini Murcielago pollue moins qu’une Smart City Coupé CDi (comprendre diesel). Car la différence de pollution n’est d’ordre quantitatif mais QUALITATIF. Rappelons une énième fois (désolé pour les habitués…) que le CO2 n’est pas le seul polluant émis par une automobile, puisque comme le rappelle l’article à juste titre, ce n’est pas un polluant du tout. S’il y avait autant de CO2 dans l’air que – au choix – d’oxydes d’azotes, de dioxyde de souffre, sulfure d’hydrogène – de microparticules, la vie sur Terre nous serait tout simplement impossible. Or vous avez remarqué quelques polluants qui sont de fait spécifiques aux véhicules diesel.


Quand la théorie est mise à mal par la pratique…

Les véhicules diesel émettent légèrement moins de CO2 que les véhicules essence à puissance égale…Roulons donc au diesel ? Tout D’abord, jetez un œil sur le classement des 10 véhicules les moins émetteurs de CO2 des deux catégories. Notez au passage que les deux classements se terminent à 103g/km. Remarquez alors que les boîtes à chaussures trustent les premières places côté diesel, mais se retrouvent en milieu de tableau côté essence, dépassées par des berlines autrement plus confortables. Le peu d’artifices trouvé par PSA avec son système e-HDi ne lui permet pas de faire aussi bien que l’hybride de Toyota ou Honda. Conclusion intermédiaire, si vous voulez un certain confort mais que vous tenez au méchant diesel, votre véhicule ne se trouvera pas dans ce Top10. On peut presque conclure (presque car ce tableau n’est pas du tout représentatif de l’offre et des parts de marché) qu’il est plus facile de trouver son bonheur de véhicule à faible émissions de CO2 dans le tableau essence (de la citadine à la berline en passant par la sportive) que côté diesel.


Une Smart….Cdi ?

Laissez-moi développer l’assertion avouée de l’ADEME, « Le choix d'une motorisation diesel pour une citadine n'est pas forcément pertinent ». Disons-le franchement, une Smart Cdi, c’est un peu comme une paire de basket à talons, ou pour être plus parlant comme un laptop à écran 27 pouces. On porte des baskets pour une pratique sportive (tennis, course à pied). Aussi, personne n’aurais l’idée de s’acheter des baskets à talon, clairement inadaptées, même si elles seraient plus jolies à voir. De même, l’interêt d’un ordinateur portable est qu’il soit, dans une certaine mesure portable. On doit donc choisir entre avoir un usage confortable (grand écran, performances, etc) et un usage « en toutes situations » (autonomie énergétique, donc faible consommation, donc performances réduites, mais aussi mobilité). Un PC portable d’un écran de 27 pouces consommerais au mieux 300W, et peserait plus de 10kg, autant dire que l’on n’est pas près d’en voir au catalogue, et pourtant ?

Il existe bien des Smart Cdi. La Smart est la citadine par excellence. Or s’il y a une chose dont les moteurs diesel ont horreur, c’est d’une la miniaturisation (voir mon article sur l’analogie avec les transformateurs, qui montre à quel point le moteurs diesel deviennent méchant quand on les fait de plus en plus petit…), de deux, « la ville ». À l’heure où l’on a investi des millions de milliards d’euros pour permettre au diesel d’accéder au marché des véhicules légers, on ne peut aller contre une constante, une dégradation accélérée en utilisation urbaine. Cette dernière entraine une exploision des taux de pannes puis du moteur pour les plus acharnés, de quoi faire oublier la consommation excessive. Rappelez-vous que les chiffres officiels de consommation et d’emissions sont très « optimistes », en particulier pour les diesels où il est très facile de tricher. Car les véhicules modernes ne sont pas optimisés pour une utilisation « réelle » (route, autoroute, ville, champs, ce que vous voulez..), mais pour suivre le diagramme européen.
Autant dire que vous n’êtes pas prêts de reproduire les chiffres de consommation annoncés !



Gratter des points sur le bilan CO2 des transports, à quel prix ?

Il faut retenir deux chiffres. 31,5 milliard d'euros : c'est ce que coûte les méfaits du diesel à la sécu. Bien sûr, on ne compte pas les 16,5 millions d'incapacité journalières que le diesel induit en France, 16,5 millions de journées de travail perdues, sur le compte de l'activité économique. Le manque à gagner est comparable à ce que rapporte la journée de solidaité. Comment peut-on être contre cette journée et dans le même temps cautionner le diesel qui fait partir la même somme en fumée ?

Puis il y a 300 000. Un chiffre moins impressionnant, hein ? Mieux, il est récent. Il est en application depuis le début du moins. 300 000, comme 300 000 euros d'amende...par jour. Une amende infligé par Bruxelles à la France pour non repect des seuils de pollution dans ses grandes villes, puis pour être exact, pour avoir envoyé baladé Bruxelles après injonction.

Ces 300 000 euros que nous payons, nous contribuables Français, c'est à cause de certaines personnes de notre entourage, qui peuvent être nos collègues, nos voisins, qui roulent au diesel. L'idée n'est pas d'aller leur taper sur la tête (même si c'est très tenant, 300 000euros par jours, 30 milliard de dépenses pour la sécu...)(et oui, il n'y a que les sous qui font régir dans ce monde, pas les malades ni même les morts !), il faut avant tout leur parler. Leur parler du problème, des risques pour leur santé, de la mauvaise affaire économique, de tous les à-côté comme cette amende record, bref, leur parler de ce blog.